De tous les fléaux qui déstabilisent le Liban, la corruption est l’un des plus endémiques. À défaut de pouvoir y échapper, Élie Kesrouany a décidé d’en tirer Wasta, un jeu de cartes qui dénonce le système autant qu’il défoule. Et qui cartonne.
Pour trouver On Board, le café à jeux de société fondé par Élie Kesrouany, il faut s’armer de persévérance. Le patio du centre commercial dont il a envoyé la géolocalisation est à l’image de l’économie libanaise: à l’abandon. Locaux désaffectés, portes barricadées, tous les commerces semblent avoir mis la clé sous la porte. Ne reste qu’On Board, caché dans une arrière-cour. « Quand on a ouvert en 2019, il y avait plein d’enseignes ici, c’était vivant, raconte Kesrouany, 39 ans, sourire jovial, barbe épaisse et large chemise tropicale colorée. On est les seuls à être encore là. » Derrière ses airs facétieux se cachent l’amertume et la colère communes à de nombreux jeunes Libanais. Au moment où il ouvre son café, le peuple se soulève contre son gouvernement et il est de toutes les manifestations, pendant des mois. S’ensuit une série de traumatismes collectifs: après les barricades et les nuits à espérer que tout va changer, la désillusion. Les économies siphonnées par un système bancaire corrompu. Puis août 2020, la ville de Beyrouth en lambeaux et les trop nombreux amis enterrés après l’explosion du port. « Il ne nous manque plus qu’une météorite, ironise Kesrouany. Les politiciens nous ont mis au pied du mur, mais c’est dangereux, ça rend créatif. Moi, la colère me remplit d’idées. »
Première idée de cet ancien libraire: ouvrir tous les jours son café, coûte que coûte. Puis s’inspirer de ce qu’il vit pour créer un jeu de cartes: Wasta. Un mot arabe qui fait partie du quotidien au Liban et que l’on pourrait traduire par « piston » ou « népotisme ». Ou comme le résume son concepteur, « c’est quand tu connais quelqu’un qui connaît quelqu’un qui va te permettre de faire quelque chose d’illégal. Tu n’as pas d’autre choix que d’y avoir recours si tu veux survivre. Tout le pays est basé sur le wasta et la corruption, c’est ça qui a fait dégénérer le système ». Le but du jeu est simple: éviter l’exil en naviguant entre les pièges de la corruption grâce à des cartes à points plus ou moins fortes. Sur chacune d’elles, le dessin d’un personnage libanais typique: un policier ripou, une voisine commère, un voyou partisan ou un mouton qui tient le portrait d’un politicien – la carte la plus faible. Tous se renversent les uns les autres. Le voyou peut forcer le joueur à quitter le pays, le juge peut condamner le policier, « mais ta mère est plus forte que le juge, tient à préciser Élie Kesrouany. Il suffit qu’elle descende engueuler son fils voyou pour qu’il arrête et rentre chez lui ». Autre carte emblématique dans ce pays en plein marasme financier: le banquier. « Ils ont du pouvoir mais ils ne sont pas aimés. Sûrement parce qu’ils nous ont emprunté notre argent… pour toujours. »
Le concepteur du jeu n’a pas eu à chercher bien loin pour l’inspiration: « C’est notre vraie vie. » Il a pourtant fallu être courageux. Au Liban, toute production artistique est contrôlée et risque la censure quand elle est trop critique. Kesrouany dit avoir reçu quelques coups de fil de menace à la sortie du jeu, en 2020. Selon lui, des fameux « voyous » dépeints dedans. Il a malgré tout déjà écoulé 9 000 exemplaires, un chiffre honorable pour un jeu vendu 30 dollars. Depuis trois ans, Kesrouany a ajouté plusieurs extensions, une à chaque nouvelle crise. Il travaille aussi sur un autre jeu satirique, Yalla Nmeme, une sorte de Blanc-manger Coco version libanaise. Avec cette carte: « Quand le barbier te demande pour qui tu vas voter tout en tenant le rasoir sur ton cou. » Ses jeux sont comme une sorte de catharsis personnelle. « Les gens au pouvoir veulent qu’on se fatigue et qu’on parte. Mais ils sont vieux ; nous, on est jeunes. » Infatigable, Kesrouany? Sûrement. À l’automne, il inaugurera son nouveau projet: un lieu de rencontres et de jeux de 650 mètres carrés en plein centre de Beyrouth. « Mon père a lutté par les armes à feu pendant la guerre civile, moi je le fais maintenant par les armes à jeux. » – ANAÏS RENEVIER, À ANTÉLIAS
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